Depuis quelques années, la permaculture fait de plus en plus parler d’elle. Étymologiquement, ce mot est né de l’association des termes « permanente » et « agriculture ». Aujourd’hui, elle est plus qu’une approche du jardinage. Elle est devenue une réelle philosophie de vie visant une harmonie entre les animaux, les hommes, les plantes et les microorganismes.
Cette approche a aussi pour but de permettre à tous de vivre dans un environnement sain et équilibré. Comment définir la permaculture ? Qu’en est-il de ses principes et ses fonctions ? Comment mettre en pratique cette approche ? Voici tout ce que vous devez savoir sur cette approche innovante de l’agriculture.
La permaculture : qu’est-ce que c’est ?
La permaculture se veut comme une forme d’agriculture dont la théorie remonte dans les années 1970 en Australie. Elle a été initiée par Bill Mollison et David Holmgren, respectivement biologiste et essayiste. Les deux hommes se sont particulièrement basés sur le modèle de culture d’un agriculteur japonais nommé Masanobu Fukuoka.
Le dictionnaire Larousse définit la permaculture comme une forme d’agriculture basée sur des principes de développement durable. L’objectif de cette approche est de respecter la biodiversité et l’humain, en plus d’imiter le fonctionnement des écosystèmes naturels. En d’autres termes, la permaculture est un concept dont l’essence est l’observation de la nature en vue de reproduire ses modèles et ses relations.
L’approche de la permaculture repose sur des piliers éthiques au nombre de trois. Il s’agit de veiller sur l’environnement, de prendre soin de l’homme puis de créer une production suffisante pour ensuite redistribuer les surplus.
Très vite, dans les années 1980, le terme a connu un succès remarquable. Il s’est étendu à une approche systémique et est allé bien au-delà du domaine agricole. Pour preuve, elle s’applique aujourd’hui à la gestion des énergies, à la finance et à l’architecture. Elle est également retrouvée dans bien d’autres domaines.
Les fonctions de la permaculture
En permaculture, la mise en place d’un jardin permet de subvenir aux besoins humains. En effet, en permaculture, le but de l’installation d’un potager est la production de fruits et légumes sains et nutritifs. Cela ne peut se faire sans le respect de la nature et de l’écosystème.
Deuxièmement, créer un jardin en permaculture permet une amélioration de l’environnement par le développement de la biodiversité. Cela est également possible grâce à la création d’habitats à destination de la faune. Avec cette approche, un jardin remplit plusieurs fonctions parmi lesquelles il y a :
- la production d’ornement et de matières végétales pour l’artisanat
- la production de fruits et légumes, d’herbes aromatiques et de plantes médicinales
- la mise en place d’espaces de vie relaxants
La dernière fonction du jardin en permaculture est de produire des fleurs mellifères. Ces dernières sont des plantes qui fournissent du pollen, de la propolis et du miellat.
Les principes fondamentaux de la permaculture
David Holmgren a énoncé 12 principes fondamentaux de conception de la permaculture. Découlant de la philosophie éthique, ceux-ci constituent un prisme par lequel n’importe qui peut démarrer sa vision de permaculteur. À la différence des piliers éthiques, les principes de conception peuvent ne pas être suivis. Ils ne sont pas aussi limités à ces douze points. Voici la liste des différents principes :
- observer et interagir ensuite
- capter puis stocker l’énergie
- produire
- s’autoréguler puis accepter à la rétroaction
- mettre en valeur les ressources renouvelables après s’en être servi
- ne pas produire de déchet
- partir des grandes structures aux détails
- intégrer à défaut de séparer
- recourir aux solutions lentes et celles à petite échelle
- recourir à la diversité et la valoriser
- se servir des bordures et valoriser la marge
- Le dernier principe de la permaculture est de miser sur la créativité face aux changements.
La pratique de la permaculture
De nos jours, tout le monde peut pratiquer la permaculture. Si vous avez décidé de réaliser vos premiers pas dans cette philosophie, voici des conseils qui peuvent vous être utiles.
Premièrement, observez attentivement votre environnement. Posez-vous ensuite les questions ci-après : quels sont les animaux, les plantes et les insectes retrouvés dans votre environnement ? Quelle est l’exposition de votre terrain et quel est le climat de la région ?
En cherchant des réponses à ces interrogations, vous pourrez choisir des plantes adaptées à l’écosystème étudié. Une fois cette étape franchie, vous pouvez créer plusieurs buttes pour vos plantes. Bien que les buttes constituent un sujet de discorde en permaculture, elles ne demeurent pas moins très utiles pour concevoir un jardin.
La création d’une butte en permaculture
Pour créer une butte en permaculture, vous devez en amont créer une zone de terre. L’idéal est qu’elle soit surélevée de 15 à 30 cm par rapport au sol. Maintenant, disposez vos plantes pour que les grandes pousses fassent de l’ombre aux plus petites plantes. Ces dernières sont en réalité souvent fragiles face à l’exposition du soleil.
Ensuite, identifiez les plantes ayant un même besoin en eau et en engrais puis regroupez-les dans les mêmes buttes. N’oubliez pas d’étaler du paillis. Il sera utile pour empêcher les mauvaises herbes de proliférer. Enfin, vous pouvez composter et prendre soin de l’arrosage pour la survie des plantes.
La permaculture et l’agroécologie
Les concepts de l’agroécologie et de la permaculture sont bien souvent confondus. Pourtant, les deux pratiques sont totalement différentes. Déjà, il faut dire que l’agroécologie va plus loin que l’agriculture biologique. Son but est de créer un système agricole durable, tout en utilisant des techniques spécifiques. Ce peut être par exemple la complémentarité, le compostage ou la culture sur buttes. En plus, elle intègre ces systèmes de façon écologique. Elle permet entre autres d’économiser de l’eau et de lutter contre l’érosion.
Tous les points précédemment soulevés sont également retrouvés dans le concept de permaculture. Seulement, cette dernière est plus large. En effet, elle crée des systèmes agricoles durables et résilients et les intègre dans un système de vie plus large. Surtout, elle prend en compte l’humain, le social, l’énergie et bien d’autres facteurs pour un environnement viable et plus sain.
En définitive, la permaculture est un concept éthique qui tient compte de l’écosystème dans son entièreté. Elle prend également en compte le respect de l’humain et de l’écologie. Pour cette raison, elle sera certainement sollicitée de plus en plus utilisée en agriculture.